Le développement de public à l’ere du Web 2.0

J’ai eu le plaisir d’animer hier matin une formation pour La danse sur les routes sur les outils Web 2.0 en tant que vecteur de développement de public pour une salle (utilisable dans d’autres contextes évidemment). Je remercie tout d’abord les particopantes pour leur attention et j’espère que la formation les a aidé  a comprendre l’utilité du Web 2.0.

Pour ma part, moi-même sort toujours de ces ateliers avec un bagage intéressant. Entre les questions dont je n’ai pas toujours la réponse ainsi que les expériences que des membres du groupe ont eu, il y a toujours quelque chose à apprendre pour moi. Une des questions des plus pertinente qui a été posée, celle-ci mérite son attention:

Oui le Web 2.0 regorge d’outils gratuits mais si on décide d’investir tous ces outils, cela demande un temps fou à créer et à gérer. Lesquels prioriser

La réponse (qui ne vient pas que de moi): Si on dispose  de peu de temps,  ilvaut mieux avoir un groupe Facebook et l’utiliser pour créer  des « événements » et les envoyer au membres et créer un gérer un blog.

Pour qu’un groupe Facebook marche, il faut en faire une certaine promotion afin d’attirer un maximum de membres. Si vous voulez que vos membres suivent avec intérêt ce qu’il s’y passe, il faut l’alimenter en contenu et en événements.

Hormis tout les aspects positifs liés au référencement, le blog, lui, permet  d’ajouter une touche une humaine et un réel dialogue avec les lecteurs. Un directeur de salle  et son équipe pourront y défendre la programmation et inviter partager leurs coup de coeurs, inviter les créateurs à se présenter ainsi que leurs œuvres et engager la discussion avec le public. Cet article vous donnera tout les bénéfices d’un blog.

Voici donc ma présentation:

La crise financière nuit-elle à la vente de billets de spectacles

Il semblerait que non selon un article du journal montréalais Le Devoir paru ce matin:

Vancouver — Les salles de spectacle canadiennes semblent toujours aussi occupées malgré la tourmente économique actuelle.

Des groupes artistiques de partout au pays indiquent que les ventes de billets vont bon train pour le temps des Fêtes, malgré l’inquiétude croissante devant une possible récession au Canada….

…Selon la porte-parole du Centre national des arts d’Ottawa, Jayne Watson, ce phénomène s’explique par le fait que les Canadiens qui voient leurs économies disparaître en fumée accueillent favorablement la culture comme source de distraction.

Pour ma part, je mets en doute cette affirmation. Elle relève plus de compagnies artistiques qui veulent rassurer leur clientèle et leurs bailleurs de fonds que la réalité. Lors d’un diner en compagnie de programmateurs québécois la semaine dernière, ils me faisaient part d’une baisse importante des ventes, en particulier dans les villes qui vivent des fermetures d’usines comme la Belgo à Shawinigan. Ce sont des salaires importants qui disparaissent et ces salaires font souvent vivre le reste de la ville. Dans les régions qui dépendent des ressources naturelles comme le bois et les mines, l’activité économique étant ralentie, la vente de billet ens souffre naturellement. Il faut comprendre que les villes québécoises ont été fondées autour de ressources naturelles importantes et non au moyen-âge comme en Europe. Dès que les USA ont la grippe, le Québec tousse. Comme il ne se construit actuellement très peu de maisons aux USA, l’industrie de bois souffre.

Ma conférence à Réseau-Centre

J’ai eu le plaisir, hier après-midi, de donner une conférence sur le marketing des salles de spectacle. Réseau-Centre est un réseau de 24 salles de spectacles multidisciplinaires de 100 à 900 places. D’abord, je tiens à remercier Carole Kipling pour cette invitation ainsi que  tous les participants pour leur écoute. J’espère que tout le monde a pu rentrer chez eux sans encombres. La route de retour était horrible, pour ma part. Une heure de tempête de neige sur une route pas encore déneigée suivi de 1h d’autoroute sur 2 cm de glace vive. Une chance que j’avais fait déjà mis mes pneux d’hiver.

Mon ami Alain, metteur en scène, a eu la gentillesse de m’accompagner et ça a été une très bonne idée car ses notes et réflexions ont été très utiles pour améliorer ma prochaine présentation. J’étais plutôt satisfait de cette conférence même si je la savais pas parfaite. Alain, qui vient de St-Hyacinthe a mis le doigt sur une  de mes grosse erreur. Comme une bonne partie de la conférence était sur l’utilité du web 2.0 dans leur marketing, je n’ai pas relevé l’importance des réseaux sociaux déjà bien implantés dans ces villes, soit les Cercles des fermières et associations de se type dont sa mère fait partie. L’urbain que je suis ne connait pas ces réseaux qui, pourtant, sont très bien implantés en région. De plus, la population est vieillissante, ils ont donc du temps et plus d’argent pour ce type de loisir, comment les attirer vers les salles. Là est surement un des enjeux majeur à la pérénité de ces lieux.

Réseau-Centre comme tout les autres lieu de diffusion culturelle avec qui je travaille dans le monde ont un objectif identique, celui de transmettre et diffuser les arts de la scène. Ils sont la courroie entre l’artiste et le public.

Pour les participants de la conférence, je vous avais aussi promis un guide (en anglais) de comment organiser son « Test drive » que vous trouverez ici.

Tout ce qu’il faut savoir sur le « tribe management »

Seth Godin dont, je vous parle assez souvent, a mis en ligne un document assez impressionnant, Tribes Q & A sur ce que j’appelle le « Tribe Management ». C’est inspiré de son nouveau livre « Tribes, we need you to lead us ».

Je n’ai pas encore eu le temps de passer à travers mais je sens que ça va être très inspirant.

Bonne lecture.

Un guide pratique sur le développement de public

L’organisme québécois du regroupement des salles de spectacles du Québec, RIDEAU, a récement crée un centre de ressources en-ligne: le Maître diffuseur.

C’est un projet pan-canadien qui offre des formation de professionnalisation du métier de diffuseur (programmateur pour la France) ainsi que des recherches et documents sur la mise en marché du spectacle.

Je me suis attardé hier soir, avant les élections US il va sans dire, sur un guide pratique de développement de public qui est réellement très bien fait. Il pourrait élaborer un peu plus sur l’utilisation du web, mais dans l’ensemble il regroupe les études, les pratiques exemplaires et un cahier d’exercices pratiques.

Voici quelques faits que j’ai relevé:

– Très peu de changement dans le taux d’assistance au théâtre et musiques populaires de 1992 à 2005 – Plafonnement de l’auditoire.

– L’âge moyen des amateurs de théâtre est passé de 39 à 45 ans. L’âge moyen des amateurs de musique rock est passé de 27 à 35 ans !

– L’accent doit être mis sur la communauté plutôt que le produit.

– Le vrai bassin de spectateurs par type de spectacle représente moins de 15% d’une population. (Segmentation, segmentation…que je vous dis tout le temps !)

– Les atouts d’un programmateur: Interaction, communauté, créativité, passion et plaisir.

Vraiment, bravo à l’équipe de 50 Carleton qui a rédigé ce guide. Je suis convaincu qu’il aidera beaucoup de professionnels du spectacle.

La crise financière aura-t’elle de l’impact sur les ventes de billets ?

Il y a tout lieu de croire que oui mais je reçois des informations contradictoires. Selon une source à New York dans le domaine des théâtre dits « Broadway », les ventes de billets ne baissent pas et sont stables. Il pense que les gens ont plus besoin de se divertir dans une période difficile.

Une autre source, à Paris cette fois, me dit qu’à Paris c’est très difficile depuis quelques temps mais pas depuis le début de la crise en particulier. Par contre à Bruxelles et à Genève ça va plutôt bien.

Les USA seront probablement les premiers touchés, 15 millions de personnes ont perdu leur maison, des centaines de milliers de travailleurs perdent leur emploi, des banques font faillite. Et il ne faut pas oublier que dans le spectacle vivant, les banques sont de gros donateurs pour les fondations qui permettent aux structures et aux compagnies de survivre.

L’Europe est en train de vivre, depuis quelques jours, le ressac de la crise américaine et va  vivre des temps difficiles. Heureusement qu’en France, la culture et le spectacle vivant sont considérés comme des services « essentiels », mais pour combien de temps encore ?

J’ai trouvé aucun commentaire sur le web, mais je vais suivre cela de près.

Plus qu’une semaine de Nebbia

Je n’écrit pas souvent car je suis très occupé avec Nebbia qui fait un carton à Montréal. Il reste une semaine et après ce sera la tournée québécoise avec plusieurs dates proche de Montréal.

Pour mes lecteurs français, soyez heureux d’apprendre qu’une importante tournée pour la saison 2009-10 est en train de se mettre en place (de là mes absences d’écritures). Les programmateurs français qui voient Nebbia sont sous le charme. En attendant, vous pourrez voir RAIN qui est en France et en Europe jusqu’en mai 2009.

Je pars bientôt en Hollande au Festival Circo Circolo et j’ai bien hâte de voir Les Colporteurs, une troupe de fil de féristes que j’ai toujours aimé.

Je n’ai plus grand chose à dire sur les coupures car tant a été dit. Par contre, comme l’a dit Mouawad dans sa lettre à Harper: ‘nous serons le grain de sable dans votre campagne’ et c’est réussi. Je pense que le PC a sérieusement été destabilisé avec cette cause. Bravo à tous ceux qui contestent cette décision et qui continuent.

Nebbia, un chef d’oeuvre ?

Si Nebbia n’est pas un chef d’oeuvre, c’est sûrement pas loin d’en être un. Mais ce n’est pas à moi de le dire, plutôt au public et un peu à la critique. Pour ma part, c’en est un ! Vous pouvez lire les critiques ici. Le Cirque Éloize et Teatro Sunilont accouché d’un spectacle riche en émotions, en subtilités et en couleurs en demi-tons. Je demandais dernièrement à Daniele Finzi Pasca, le metteur en scène de Nebbia, dans quelle mesure il considérait le public pendant la création. Il me répondit une phrase toute Daniel. Pour lui le spectacle doit plaire à 4 personnes, sa grand-mère, ses parents et son amoureuse Julie. S’il a touché ces quatre personnes, son but est atteint. J’ai dû être sa grand-mère dans une autre vie !

C’est triste mais c’est vrai…

Je m’étais dis que je devais parler un peu plus marketing du spectacle et un peu moins politique mais c’est plus fort que moi.

Marie-France Bazzo, journaliste à Télé-Québec et chroniqueuse au Journal de Montréal, a rédigé dans le Journal de Montréal de ce matin une analyse surement très proche de la réalité sur les réactions de Québécois sur les coupures. Voici un extrait:

Un matin, Stephen Harper empoigne sa scie à chaîne et raccourcit de 45 millions de dollars les programmes de subventions aux artistes canadiens. Dans les jours qui suivent, par dizaines, des artistes québécois s’organisent. Le grand Gilles Vigneault se déploie, Robert Lepage s’enflamme, Wajdi Mouawad sort ses tripes. Portée par l’appui inconditionnel des médias, la troupe indignée s’ébranle. On invoque l’identité bafouée, on évoque Hitler, on crie, on crée, on est des artistes ! Tout à coup, au milieu de la rue, le groupe s’immobilise et regarde derrière. Il n’y a personne…

Personne ? peut-être pas mais juste vraiment pas grand monde. Et Qqui sont ces artistes qui se lèvent: ceux qui ne tournent peu ou pas au Québec ou même au Canada (à part Toronto pour quelques chanceux) parce que le public québécois ne s’intéresse peu à ses grands créateurs et beaucoup plus à ses humoristes et varietoche. Parce que le réseau de salles québécois est juste suffisament subventionné pour oser une pièce de théâtre une fois par mois (et je suis généreux) ou une chorégraphie contemporaine une fois par année. Et pourtant, le Québec est surement l’endroit qui subventionne le plus la création et la diffusion en Amérique de Nord.  Le système ici est fait pour favoriser les spectacles « rentable » car la mairie est préoccupée plutôt par le déneigement, avec raison. Résultat, les québécois n’ont que faire de ces troupes de danse contemporaines, de théâtre contemporain, de spectacles enfant-jeunesse.

Qui connait Mouawad ou Lepage à Gaspé ou à  Amos ainsi que dans les nombreuses autres villes québécoise ? Très peu de gens. Encore heureux que le Moulin à Images de Lepage ai été un si gros succès à Québec cet été, cela va très certainement aider la cause des arts de la scène.

Et plus loin Bazzo dit:

Pis encore, se peut-il que le Québec aime les vedettes, les shows à succès, mais pas l’expérimentation et le travail de l’ombre ? Et que ça fasse longtemps que cette situation existe ?

Il est triste de voir à quel point le public en général n’a aucune idée de l’ampleur du travail qu’une compagnie de créationdoit réaliser. Je prends l’exemple du Cirque Éloize car c’est celui que je connais le mieux. Six mois de travail à temps plein pour une création (LaLaLa Human steps prends un an), une équipe au bureau pour qui 50 à 55 heures semaines est la norme (payé à 37.5 heures évidement), des techniciens de tournée qui cumulent facilement 60 à 70 heures/semaines sans compter les voyagements d’une ville à l’autre. Un dévouement de tous et chacun, des marges de crédit dans le rouge en permanence et des fournisseurs patients. On est loin de l’artiste enfumé qui crée en révassant de succès international et en remplissant des demandes de subventions pour un voyage avec sa blonde à Vienne…

Non, c’est un monde de passionné, de travaillants et je suis fier de me lever avec mes collègues pour arrêter cette chasse aux artistes. Parce qu’une ovation de 15 minutes dans une capitale européenne ou dans une ville du Mid-West américain c’est ça notre vrai salaire. Et c’est pas avec des pinottes qu’on y arrive.

Micro-ciblage de fans potentiels

Vous faites de la musique seul ou avec votre groupe et vous avez un disque à promouvoir mais ne savez pas comment vous faire connaître ? Voici une idée pas bête d’auto-promotion que j’ai trouvé sur internet pour se faire connaître.

a) Déterminer à quel artiste ou groupe très connu votre musique se rapproche le plus.

b) Achetez une bonne quantité de leurs CD.

c) Mettez les vente pour un très bon prix sur e-bay ou un autre moyen de ce type de vente sur internet. 

d) À chaque vente, ajouter une ou plusieurs copies de votre disque (ils ont surement des amis à qui votre musique plaira aussi) avec une note explicative que s’ils aiment le groupe ou l’artiste commandé, il y a de fortes chance que votre musique leur plaise aussi.

e) Inclure le lien de votre page myspace et votre courriel pour des commentaires sur la note.

Vous venez ainsi de cibler votre public potentiel et le mot a de fortes chances de se répandre.