Wow, je n’en reviens pas. Quand un quidam dit n’importe quoi dans une tribune téléphonique sur l’abus des subventions au arts, encore ça passe. Il ne sait surement pas ce que nous faisons à Paris, Londres ou Hong Kong. Mais quand une universitaire, chercheuse en science économiques pense que nous avons besoin des cet argent pour faire flotter des bananes volantes au-dessus du Texas, alors là je suis sur le c…
Voici un extrait de la chronique de Mme Nathalie Elgrably dans argent-Canoe.ca
Mais sont-ils en droit d’exiger que les contribuables financent leurs élans créateurs? Est-ce réellement aux travailleurs à débourser 147000 $ parce qu’un artiste a décider de faire voler une banane géante dans le ciel du Texas? Et à en juger par le projet «30 secondes contre Harper», leur liberté d’expression se porte manifestement très bien!
Nous sommes loin du fameux partenariat art-affaires !
Ce matin, n’en pouvant en lire plus, je lui ai écrit:
Madame Elgraby,
Je ne vous connaissait pas jusqu’à ce matin. Après la lecture de votre chronique « Réponse aux artistes » je vous connais un peu plus et je ne puis en dire que j’espère seulement que les autres sujets économiques auxquels vous vous attaquez sont plus nuancés et que vous faites une recherche approfondie en conséquence. Je constate que ce n’est pas le cas dans cette chronique et vous, comme de nombreux autres personnes , tombez dans la croyance populaire de l’artiste enfumé de substances illicites qui demande de l’argent au gouvernements pour réaliser ses visions irréalistes. De la part d’une personne qui semble être sérieuse et qui a une formation universitaire de haut niveau, il est tout au moins étonnant de constater autant de méconnaissance du milieu auquel vous vous attaquez. Je vous encourage à fréquenter assidument M. François Colbert des HEC et directeur de la chaire Gestion des arts de la même université. Je crois qu’il vous ouvrira les yeux sur qui et comment sont utilisés ces subsides.
D’ici là, je pense qu’il est important de vous nommer quelques bénéficiaires qui grâce à ces argents font rayonner le Canada et le Québec sur la scène internationale. Vous verrez rapidement que personne ne fait flotter de bananes au-dessus du Texas mais bien honneur à leur pays et que nos ambassadeurs sont fiers d’amener leur contacts politiques et d’affaires à nos représentations. Je nomme ici le Cirque Éloize (dont je fait partie) – 3 millions de spectateurs, 300 villes, 30 pays, Robert Lepage, Les Grands Ballets Canadiens, Le Royal Winnipeg Ballet, L’OSM ainsi qu’une quantité impressionnante de compagnie de théâtre-enfant jeunesse, de dans contemporaine de haut niveau comme LaLaLa Human Steps, O’Vertigo Danse.
Dois-je vous rappeler que nous vivons dans un pays de 30 millions d’habitants, marché plutôt limité. Qu’envoyer le cargo du Cirque Éloize par bateau à Sydney (Australie) coûte au bas mot 45,000$ aller-retour. Je n’ose même pas penser combien coûte l’envoi du cargo de l’OSM en Europe. Que développer un nouveau marché émergent comme l’Amérique du Sud coûte approx. 6,000$ à 10,000$ en frais de voyagement, de contacts, d’envois postaux etc…
Que les techniciens de tournée travaillent env. 60 à 70 heures par semaine sans compter le temps de transports entre chaque ville…
Mais pour finir, ce petit 10M qui en coupé en ce qui concerne mon domaine et qui risque de ne pas être remplacé représente quoi exactement sur un budget de 240 milliards ? Non , le contribuable n’a pas a s’en faire car les bananes ne flotteront pas au dessus du Texas. Par contre, quand une entreprise canadienne comme Domtar ou Quebecor ou l’Ambassadeur du Canada a réussi à solidifier ses contacts, c’est tout le Canada qui en profite.
Merci pour votre lecture et je vous encourage à venir voir Nebbia au TNM, vous constaterez que le génie m’est pas que dans les université.