Tout ce qu’il faut savoir sur le « tribe management »

Seth Godin dont, je vous parle assez souvent, a mis en ligne un document assez impressionnant, Tribes Q & A sur ce que j’appelle le « Tribe Management ». C’est inspiré de son nouveau livre « Tribes, we need you to lead us ».

Je n’ai pas encore eu le temps de passer à travers mais je sens que ça va être très inspirant.

Bonne lecture.

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Qu’est-ce qu’un vrai leader

Certaines choses n’ont pas besoin d’être commentées, elles parlent d’elles-même. C’est de Seth Godin:

Everyone isn’t going to be a leader. But everyone isn’t going to be successful, either.

Success is now the domain of people who lead. That doesn’t mean they’re in charge, it doesn’t mean they are the CEO, it merely means that for a group, even a small group, they show the way, they spread ideas, they make change. Those people are the only successful people we’ve got.

Que les opportunistes se rhabillent, que les épidémistes prennent le pouvoir !

Ce que tout bon marketeur ne doit pas oublier

Le ‘mastermind’ du marketing americain Seth Godin a édité cette liste l’an dernier que je relis régulièrement pour sa pertinence. Il a eu la gentillesse de m’autoriser à la traduire et la mettre sur mon blog. Pour les besoins du metier, je ne vais traduire que ce qui a rapport avec le marketing du spectacle mais vous pouvez toujours voir l’intégral en anglais ici.

– La publicité attendue, personnalisée et pertinente fonctionne toujours mieux que la publicité indésirable

-Faire des promesses et les tenir est la meilleure manière de contruire sa marque

– Vos meilleurs clients valent bien plus que vos clients moyens.

– Le marketing commence avant que le produit existe.

– La publicité est juste un symptôme, une tactique. Le marketing est bien plus que cela.

– Un bas prix est une bonne manière de vendre un produit. Ce n’est pas du marketing mais c’est efficace.

– La discussion à votre sujet dans votre marché aura lieu que vous le vouliez ou non. Le bon marketing encourage les bonnes conversations.

– Les produits remarquables sont justement remarquables !

– Le marketing c’est aussi la manière dont répondent vos employés et le lettrage de vos factures.

– Vous ne pouvez tromper les gens longtemps. Ils finissent toujours par en parler.

– Si vous faites votre marketing avec un budget annuel réccurent, vous le voyez comme une dépense. Les bons marketeurs le voit comme un investissement.

– Les gens n’achètent pas ce dont ils ont besoin. Ils achètent ce qu’ils désirent. (sauf moi !) 

– Vous n’êtes pas en contrôle et vos prospects ne s’interessent pas à vous.

– Ce que les gens cherchent c’est le petit extra, le bonus émotionnel. Ils achètent quelque chose qu’ils aiment.

– Le marketing B2B est un marketing pour des clients qui ont une compagnie qui paie pour eux.

– La publicité traditionnelle perd de son efficacité économique (ROI). D’un autre côté, les nouvelles manières de répandre les idées (blogues, flux RSS, forum de discussions) évoluent très rapidement et prouvent leur efficacité.

– Les gens partout dans le monde, de toutes classes sociales réagissent positivement au marketing qui promet et livre ce que l’être humain veut.

– Un bon marketeur raconte une histoire.

– Un marketing efficace est un marketing que les gens choisissent de remarquer.

– Les gens sont égoistes, paresseux et impatients. Commencer par cela et vous serez agréablement surpris de ce que vous découvrirez.

– Une bonne histoire va toujours rencontrer des gens qui se sentiront interpellés.

– Choisissez vos prospects. Débarrassez-vous de ceux qui ne pourrons pas transmettre correctement votre histoire.

– Un produit rejoint rarement tout le monde.

– Les marketeurs sont responsables des effets secondaires que leurs produits causent.

– Rappeler au gens une histoire dans laquelle ils ont confiance est un raccourçi très puissant.

– Le marketing n’est pas une urgence. C’est un exercice planifié qui a commencé il y a longtemps et qui se fini que quand vous aurez terminé.

– Un client mécontent a plus d’impact que 10 clients heureux. 

Quelle est votre histoire ?

La beauté de notre domaine, les arts de la scène (et non les spectacles de variété), est que nous ne créons pas un produit pour répondre à une une demande ou exploiter une niche, mais nous cherchons un public pour nos spectacles. Comme la communication doit être orientée produit et non consommateur, nous avons la chance de travailler avec des « produits » évocateurs. Que la stratégie soit dirigée produit ou consommateurs, il ‘en reste pas moins que la dynamique et le choix d’achat d’un billet reste quand même le même. Il ne faut jamais oublier à quel point, même si nous offrons de l’art, le public a un choix innombrable d’activités, qu’elles soient à la maison ou à l’extérieur. L’humain est paresseux et, dès que cela devient compliqué (lieux, achat, réservation, stationnement etc…), il passe à autre chose.

Et c’est là que votre histoire est vitale. Elle ne peut pas correspondre à l’imaginaire de tous mais il y aura toujours un certain nombre de personne qui répondront présent si elle est bien présentée et correspond à leur vision de la vie. La perception est plus importante que le message. Il y a un nombre incroyable de spectacles magnifiques qui n’ont jamais décollé parce que les producteurs et les concepteurs trouvaient que leur message était plus important.. C’est pourquoi il faut prendre le temps de les questionner, de les écouter. Pourquoi-pas faire un petit sondage à la sortie du spectacle ?

Seth Godin ,dans son livre « Tous les marketeurs sont des menteurs », nous explique le pouvoir d’une histoire. Quelle histoire avez-vous a nous raconter ? . Votre histoire est vos succès acccumulés ? Erreur ! Est-ce qu’on va chez Macdo parce qu’ils ont vendus 500 milliards de hamburger ? Non, mais parce que l’on sait que ce sera rapide, pas cher et goutera la même chose que la dernière fois même si c’était à 5000 km de là.  

Les gens viendront vous voir parce que ce que vous leurs offrez correspond à leur vision du monde et à ce qu’ils recherchent et attendent d’un spectacle.

Spectacle vivant et marketing sont-ils compatibles ?

Dans l’ensemble de la communauté artistique, le mot marketing est interprété comme une réponse à une demande du consommateur. Si on vend des autos ou des pizza congelées, c’est vrai. Comme une création artistique est le fruit d’une réflexion ou l’expression d’un imaginaire, on en conclut habituellement que l’offre prime sur la demande.

Le secteur des arts de la scène est complétement différent et unique en son genre en ce qui concerne sa mise en marché. Il est vrai que l’oeuvre (le produit, oui oui !) est bel et bien une expression artistique qui ne répond pas à une demande mais qui doit, tout de même, trouver son public, se positionner, comprendre les attentes de ce public pour bien communiquer son histoire et surtout comprendre comment ce public s’informe et fait ses choix.

Dans l’extraordinaire étude de la Revue francaise de gestion sur le marketing du spectacle, les auteurs mettent en relief les modèles explicatifs de la prise de décision. La principale raison de la fréquentation du spectacle est d’éprouver des émotions et la conformité au groupe de référence (Seth Godin appelle cela du ‘Tribal Management’ !)

 Le marketing du spectacle vivant n’est pas plus spécifique que n’importe quelle application du marketing aux produits ou services. Mais la reconnaissance du caractère souvent contradictoire des objectifs des acteurs et de la diversité des attentes du public, encourage à compléter l’analyse du marché traditionnellement centrée sur la prise de décision de fréquentation, par une analyse de la « consommation » de spectacle vivant à travers le concept prometteur de valeur de l’expérience de consommation.

Oui, le spectacle vivant mérite un bon marketing car les créateurs méritent un public.