Votre spectacle est-il « tournable » ? Chapitre 1

Vous avez conçu ou vous préparez à concevoir un spectacle mais avez-vous pensé le faire de sorte qu’il sera facile à faire tourner après ? Voici une erreur que je rencontre assez fréquemment, notamment plus dans le domaine du théâtre et de la danse. Du côté musique, c’est backline + camionnette et c’est parti. Dans les arts de la scène, c’est moins évident. Quelques conseils avant de s’y mettre:

– Un décor facile à installer et à démonter. Ça à l’air évident comme ça mais ce ne l’est pas du tout. Un décor doit être solide mais léger. Démontable en plusieurs morceaux qui pourront être rangés dans une camionnette. Facile à assembler. Et entre le rêve du metteur en scène et le décors final, il y a un…budget à respecter ! Mais si vous souhaitez tourner, le décors doit être conçu dans cet esprit.

– Comment vont être transportés les éléments, à la pièce en flight case ?

– Budget flight case. C’est assez cher mais si vous tournerez à l’international, pas vraiment le choix, surtout si vous aurez des éléments fragiles.

– Quel type de véhicule vous aurez besoin sur la route pour l’équipe et les décors. Budget prévisionnel de location à la semaine.

Fiche technique. Voici la clé de tout. Une fiche bien conçue démontrera votre professionnalisme auprès des acheteurs potentiels:

– Équipe du spectacle: artistes plus équipe technique

– Équipe à fournir localement à chaque période (montage, répétition, appel spectacle, démontage/chargement)

– Horaire type de la journée

– Matériel que la compagnie amène

– Matériel à fournir localement (son/éclairages)

– Grandeur de plateau, habillage de la scène, nombre de perches pour accrochage des éclairages

– Services à fournir localement (habilleuses, lavage des costumes après le spectacle etc…)

– Liste des services nécessaires (traducteur, hôpital, catering etc)

– Contact du directeur(trice) de production ou DT, email, téléphone cellulaire (portable).

– Plan d’éclairage et plan de scène. J’ajoute que si vous avez une production assez importante ou avec des particularités, mettez-dont un vidéo sur youtube qui donne une bonne idée des décors et mettez le lien sur la fiche technique. Ça aidera grandement le DT local à comprendre ce qui s’en vient.

Même si vous êtes à vos balbutiements de compagnie, les conseils d’un directeur technique professionnels valent de l’or et c’est un excellent investissement. Donnez-lui le mandat de monter votre fiche technique. Pensez aussi d’avoir un plan A qui est votre monde idéal mais avoir aussi une marge de manœuvre, un plan B, qui vous permettra de rentrer sur des plus petits plateaux.

Et pour finir, voici de quoi vous remettre les idées en place une fois dans le théâtre, c’est du chanteur du groupe punk Black Flag:

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La vente et la diffusion spectacles

Me revoila de retour à Montréal après une courte semaine passée en France. J’ai rencontré quelques clients, visité des salles (dont Le Quai d’Angers – wow !). Vu la pièce Nos enfants nous font peur quand on les croise  dans la rue,  de Ronan Chéneau et mis en scène par David Bobee. J’ai beaucoup aimé, oui l’auteur est fâché mais il a bien raison.

Ensuite, j’ai vécu un(e) (g)rêve général(e), ils sont très fâchés et ils ont bien raison. J’ai fini au Festival Mondial du Cirque de demain, ils n’étaient pas fâché mais moi j’étais un peu déçu. C’est la première fois que j’assistais au Festival depuis son déménagement du Cirque d’Hiver au grand chapiteau du Phenix et j’aime pas vraiment. Je m’ennuie du Cirque d’hiver. La pente des gradins n’est pas assez accentuée, le chapiteau trop grand, trop de logse près de la piste (env. 8 mètres de large). Bref on ne voit  vraiment pas bien dans les gradins et on perd cette proximité que l’on aime tant en chapiteau.

Il y a quelques temps que je voulais mettre ce powerpoint en ligne, c’est une formation d’une journée complète que j’ai donné récemment pour CINARS

Il serait temps que je trouve d’autres templates de powerpoint !

Le problème avec la France -2-

j’ai peut-être été dur avec la formation sur l’organisation de tournées internationales à partir de France. Voici, pour mes lecteurs français un document très complet sur les tenants et aboutissants d’une telle organisation. Plus sur le côté logistique et contractuel que le côté développement. Encore une fois, aucune mention sur les conférences-marchés internationales.

Pourquoi j’insiste autant au sujet des ces conférences ? Sans elles, les O’Vertigo, LaLaLa Human Steps, Robert Lepage, Carré des Lombes et Cirque Éloize, les 7 doigts de la Main, pour en nommer que quelques’uns, ne feraient pas la moitié des tournées qu’elles font actuellement. Nous n’avons pratiquement pas de marché intérieur pour ce type de créations et la seule manière de garder vivant un spectacle est de tourner à l’extérieur.

D’un autre côté, en France, les Le Guillerm, Genty, Decouflé et autres semblent s’en être passés.

 

Vendeur ?

Si vous avez lu la page qui suis-je, vous aurez constaté que je vend des spectacles depuis une vingtaine d’année. Une étudiante à l’excellent cours donné au HEC de Montreal, le DESS en gestion d’organisme culturels me demandait cette semaine de répondre à certaines questions sur le metier d’agent de tournée. Comme je ne me suis jamais vu comme un vendeur, ses questions m’ont permis de réfléchir sur le métier et comment je le perçoit.

1-       Quels sont selon toi les facteurs-clefs du succès pour un agent ?

Connaitre les conférences-marchés, avoir des spectacles de qualité qui livrent la marchandise et des compagnies qui sont organisées et consciente ce qu’est la tournée internationale. Y aller graduellement avec des productions abordables. Savoir cibler quel marché type d’acheteur pour tel spectacle. Etre stratégique dans le développement de nouveaux spectacles, choix des lieux et des festivals.

 

2-       Quelles qualités doit-il posséder ?

No 1 = La persistance. No 2= La patience. Comprendre les mécanismes de la vente (lire sur le sujet), une excellente capacité d’écoute (quels problèmes vit la clientèle – comment les aider), une habilité à créer des relations durables et chaleureuses. Discipline et discernement. Créer une relation avec les adjoint(e)s des programmateurs comme porte d’entrée (gatekeepers), ils en savent beaucoup sur la salle et le type de programmation. Connaissance des contrats et de la technique (évaluation technique de salles).

 

3-       Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans ce domaine ?

Pas toujours facile de se lancer en indépendant quand on commence, manque de crédibilité. Investissements lourds pour les conférence-marchés (le Conseil des arts offre une aide au déplacements quand on représente 4 artistes canadiens depuis au moins 1 an). Difficulté à rejoindre les clients potentiels qui nous connaissent pas et ne retournent pas les appels.

 

4-       Quelles sont les lacunes ou les erreurs les plus fréquentes les agents ?

On assume trop souvent que le client est intéressé et va acheter. Les agents passent trop de temps à vendre leur produit au lieu de comprendre les besoins du client et créer une relation long terme. Ils ne vont pas chercher assez d’information sur le client, si il  programme ailleurs que sa salle, peut-être gère t’il aussi un festival, peut-être il est conseiller artistique d’une autre structure. Ils ne passent pas assez de temps à qualifier le client. Ne connaissent pas assez  les offres concurrentes.

J’en profite aussi pour dire du bien du service offert par Bobelweb, une application intégrée de gestion de clients et de vente de spectacle. Il n’est pas encore disponible au Canada mais c’est surement l’outil de vente le plus performant que j’ai pu trouver sur le marché et vraiment fait pour la vente de spectacle.