Je m’étais dis que je devais parler un peu plus marketing du spectacle et un peu moins politique mais c’est plus fort que moi.
Marie-France Bazzo, journaliste à Télé-Québec et chroniqueuse au Journal de Montréal, a rédigé dans le Journal de Montréal de ce matin une analyse surement très proche de la réalité sur les réactions de Québécois sur les coupures. Voici un extrait:
Personne ? peut-être pas mais juste vraiment pas grand monde. Et Qqui sont ces artistes qui se lèvent: ceux qui ne tournent peu ou pas au Québec ou même au Canada (à part Toronto pour quelques chanceux) parce que le public québécois ne s’intéresse peu à ses grands créateurs et beaucoup plus à ses humoristes et varietoche. Parce que le réseau de salles québécois est juste suffisament subventionné pour oser une pièce de théâtre une fois par mois (et je suis généreux) ou une chorégraphie contemporaine une fois par année. Et pourtant, le Québec est surement l’endroit qui subventionne le plus la création et la diffusion en Amérique de Nord. Le système ici est fait pour favoriser les spectacles « rentable » car la mairie est préoccupée plutôt par le déneigement, avec raison. Résultat, les québécois n’ont que faire de ces troupes de danse contemporaines, de théâtre contemporain, de spectacles enfant-jeunesse.
Qui connait Mouawad ou Lepage à Gaspé ou à Amos ainsi que dans les nombreuses autres villes québécoise ? Très peu de gens. Encore heureux que le Moulin à Images de Lepage ai été un si gros succès à Québec cet été, cela va très certainement aider la cause des arts de la scène.
Et plus loin Bazzo dit:
Il est triste de voir à quel point le public en général n’a aucune idée de l’ampleur du travail qu’une compagnie de créationdoit réaliser. Je prends l’exemple du Cirque Éloize car c’est celui que je connais le mieux. Six mois de travail à temps plein pour une création (LaLaLa Human steps prends un an), une équipe au bureau pour qui 50 à 55 heures semaines est la norme (payé à 37.5 heures évidement), des techniciens de tournée qui cumulent facilement 60 à 70 heures/semaines sans compter les voyagements d’une ville à l’autre. Un dévouement de tous et chacun, des marges de crédit dans le rouge en permanence et des fournisseurs patients. On est loin de l’artiste enfumé qui crée en révassant de succès international et en remplissant des demandes de subventions pour un voyage avec sa blonde à Vienne…
Non, c’est un monde de passionné, de travaillants et je suis fier de me lever avec mes collègues pour arrêter cette chasse aux artistes. Parce qu’une ovation de 15 minutes dans une capitale européenne ou dans une ville du Mid-West américain c’est ça notre vrai salaire. Et c’est pas avec des pinottes qu’on y arrive.