Mettre en marché une production qui n’a jamais été en tournée internationale est une tâche ardue qui mérite réflexion et beaucoup de préparation. Ce n’est pas une action qui se fait à la légère.
« Vos clients ne vous connaissent pas et ne s’intéressent pas à vous » dit Seth Godin et il a bien raison. De là toute l’importance de ne pas se presser, y aller avec doigté et stratégie. C’est un cycle de vente qui prend de une à deux années. Il vaut mieux prévoir tourner chez soi d’ici là. Je ne recommande pas à une compagnie de penser qu’on l’on peut planifier 2 à 3 mois de tournée internationale d’ici 1 an. Les premières années sont généralement faites de petites sorties dans des festivals ou certaines salles plus ouvertes à une programmation risquée avec des compagnies inconnues. Il faut d’abord comprendre qu’il existe 2 cultures d’achat, l’anglo-saxonne qui fonctionne avec des showcases (extraits de spectacles de 20 à 30 minutes) dans des conférences-marchés et la française qui fonctionne avec l’achat dans un festival. Il n’en reste pas moins que la part la plus importante de la vente internationale se déroule dans les conférences-marchés. L’avantage des conférences c’est qu’elles ont lieu en pleine période de programmation alors que les festivals ont lieux plus souvent durant l’été et les programmation sont fermées. Il n’est pas facile d’attendre 16 mois avant de partir en tournée.
Voici quelques questions à ce poser avant tout;
– Est-ce que le spectacle est universel ?
– Est-ce que l’on a un plan et des marchés-cibles ? Quel est la niche, les petites, moyennes et grandes salles ?
– Est-ce que la compagnie peut investir à envoyer le spectacle faire un showcase. C’est bien de faire les conférences, elle permettent de développer les contacts mais faire un showcase augmente nettement les chance.
– Est-ce que l’on a des contacts dans ces marchés (compagnies amies locales, alliés) qui peuvent nous diriger, nous ouvrir des portes ?
– Le dossier de présentation est-il clair, bien conçu avec les traductions des critiques accompagnant les originaux ?
– Est-ce que l’on a un matériel promotionnel en anglais, un video bien filmé (un video avec un extrait de 5 minutes suivi d’un extrait de 20 minutes ou l’intégral mais les acheteurs vont rarement regarder l’intégral).
– La fiche technique est-elle bien détaillée, claire, en bon anglais avec les mesures en métrique et en impérial ?
Il faut faire ses devoirs et les attachés culturels de nos pays sont là pour nous aider et nous diriger. Bien comprendre la culture de la diffusion qui est particulière à chaque pays. Par exemple, les programmateurs américains programment peu de spectacles internationaux mais il y a un marché certain et surtout fidèle une fois que l’on y a fait sa place. Les sites web sont là pour comprendre la type de programmation de chacun.
Il faut toujours se mettre à la place des acheteurs qui sont ensevelis sous les propositions. Qu’auriez vous besoin de savoir pour s’intéresser à votre compagnie. Comment aimeriez-vous être approchés ?
Ne vendez pas, créez des relations. Soyez vrais et transmettez la passion des gens que vous représentez, c’est la clé.