En 1981, je fis un voyage de 4 mois en Asie, sac à dos, autobus et trains indiens, treks himalayiens, monastères tibétains, temples boudhistes thais et assourdissements hong-kongiens…
À Darjeeling, je tombais dans une librairie sur un recueil de poèmes d’un dénommé Tsangyang Gyatso (1682- 1706 ?), plus connu sous le nom de 6e Dalai-Lama. J’ai malheureusement perdu ce livre lors d’un de me nombreux déménagement. Je découvris une histoire extraordinaire. Tout d’abord, on m’expliqua que les Dalai-Lama furent créés au 14e siècle par les tibétains pour justement contenir l’empire chinois en leur donnant le pouvoir temporel et spirituel. Alors jeune homme et en formation pour devenir DM, Tsangyang décida de renoncer à ses voeux de moines. Tsangyang préférait errer dans Lhassa la nuit, habillé comme tout le monde, faire la fête dans les tavernes de la ville, tomber amoureux et écrire des poèmes. Ses poèmes étaient des odes à la vie et à l’amour et la sensualité (les lama prononcent habituellement voeux de chasteté). Aussi, certains de ces poèmes était considérés comme prophètiques, j’y reviens plus bas.
Le peuple aimait quand même ce jeune DM fringuant qui était de surcroit un excellent cavalier et archer (sport national du Tibet). Les chinois, pour destabiliser le petit royaume, enlevèrent Tsyangyang deux fois. La première fois, les tibetains reussirent à le libérer mais pas la deuxième. Aujourd’hui, Tsyangyang aurait deux tombes, une à Pekin ou il serait décédé à 24 ans et une en Mogolie ou il serait décédé beaucoup plus vieux en tant que grand maître bouddhiste.
Alors encore jeune et vivant dans sa ville natale Tawang (nord-est de l’Inde), il planta 3 arbres de santal et prédit que les arbres seraient à hauteur identique lors de son prochain passage. Il ne revint jamais à Tawang. En 1959, les trois arbres étaient à hauteur égale et ils brulèrent en même temps. Quelques mois plus tard, la ville reçu la visite du 14e DM en chemin pour l’exil.
Cette histoire m’a toujours fascinée et j’aurais tant aimé en faire un film…
Je pense souvent au tibétains et leur lutte. Je trouve Sa Sainteté d’une philosophie, d’une profondeur et d’un réalisme comme je n’ai jamais ressenti chez d’autres Maîtres spirituels. Malheureusement, je doute fortement que les Chinois fasse une ouverture à leur égard, le Tibet regorge de matières premières dont notamment de l’uranium. Au moins, un désert les sépare des chinois contrairement aux palestiniens.