Le développement de public à l’ere du Web 2.0

J’ai eu le plaisir d’animer hier matin une formation pour La danse sur les routes sur les outils Web 2.0 en tant que vecteur de développement de public pour une salle (utilisable dans d’autres contextes évidemment). Je remercie tout d’abord les particopantes pour leur attention et j’espère que la formation les a aidé  a comprendre l’utilité du Web 2.0.

Pour ma part, moi-même sort toujours de ces ateliers avec un bagage intéressant. Entre les questions dont je n’ai pas toujours la réponse ainsi que les expériences que des membres du groupe ont eu, il y a toujours quelque chose à apprendre pour moi. Une des questions des plus pertinente qui a été posée, celle-ci mérite son attention:

Oui le Web 2.0 regorge d’outils gratuits mais si on décide d’investir tous ces outils, cela demande un temps fou à créer et à gérer. Lesquels prioriser

La réponse (qui ne vient pas que de moi): Si on dispose  de peu de temps,  ilvaut mieux avoir un groupe Facebook et l’utiliser pour créer  des « événements » et les envoyer au membres et créer un gérer un blog.

Pour qu’un groupe Facebook marche, il faut en faire une certaine promotion afin d’attirer un maximum de membres. Si vous voulez que vos membres suivent avec intérêt ce qu’il s’y passe, il faut l’alimenter en contenu et en événements.

Hormis tout les aspects positifs liés au référencement, le blog, lui, permet  d’ajouter une touche une humaine et un réel dialogue avec les lecteurs. Un directeur de salle  et son équipe pourront y défendre la programmation et inviter partager leurs coup de coeurs, inviter les créateurs à se présenter ainsi que leurs œuvres et engager la discussion avec le public. Cet article vous donnera tout les bénéfices d’un blog.

Voici donc ma présentation:

Un guide pratique sur le développement de public

L’organisme québécois du regroupement des salles de spectacles du Québec, RIDEAU, a récement crée un centre de ressources en-ligne: le Maître diffuseur.

C’est un projet pan-canadien qui offre des formation de professionnalisation du métier de diffuseur (programmateur pour la France) ainsi que des recherches et documents sur la mise en marché du spectacle.

Je me suis attardé hier soir, avant les élections US il va sans dire, sur un guide pratique de développement de public qui est réellement très bien fait. Il pourrait élaborer un peu plus sur l’utilisation du web, mais dans l’ensemble il regroupe les études, les pratiques exemplaires et un cahier d’exercices pratiques.

Voici quelques faits que j’ai relevé:

– Très peu de changement dans le taux d’assistance au théâtre et musiques populaires de 1992 à 2005 – Plafonnement de l’auditoire.

– L’âge moyen des amateurs de théâtre est passé de 39 à 45 ans. L’âge moyen des amateurs de musique rock est passé de 27 à 35 ans !

– L’accent doit être mis sur la communauté plutôt que le produit.

– Le vrai bassin de spectateurs par type de spectacle représente moins de 15% d’une population. (Segmentation, segmentation…que je vous dis tout le temps !)

– Les atouts d’un programmateur: Interaction, communauté, créativité, passion et plaisir.

Vraiment, bravo à l’équipe de 50 Carleton qui a rédigé ce guide. Je suis convaincu qu’il aidera beaucoup de professionnels du spectacle.

Micro-ciblage de fans potentiels

Vous faites de la musique seul ou avec votre groupe et vous avez un disque à promouvoir mais ne savez pas comment vous faire connaître ? Voici une idée pas bête d’auto-promotion que j’ai trouvé sur internet pour se faire connaître.

a) Déterminer à quel artiste ou groupe très connu votre musique se rapproche le plus.

b) Achetez une bonne quantité de leurs CD.

c) Mettez les vente pour un très bon prix sur e-bay ou un autre moyen de ce type de vente sur internet. 

d) À chaque vente, ajouter une ou plusieurs copies de votre disque (ils ont surement des amis à qui votre musique plaira aussi) avec une note explicative que s’ils aiment le groupe ou l’artiste commandé, il y a de fortes chance que votre musique leur plaise aussi.

e) Inclure le lien de votre page myspace et votre courriel pour des commentaires sur la note.

Vous venez ainsi de cibler votre public potentiel et le mot a de fortes chances de se répandre.

Le potentiel du marché des boomers

Ma maman est à la retraite depuis 10 ans et je remarque à quel point elle est assidue des salles de spectacles et de cinéma malgré le fait qu’elle vive à 100 km de Montréal. Elle va voir au moins 3 spectacles en salle pendant le Festival International de Jazz de Montréal, va à de nombreux spectacles de musique latine et s’offre un orchestre symphonique de temps en temps. Elle doit dépenser environ 200$ à 300$ par année en spectacles.

Est-ce que les producteurs et les salles pensent à elle quand vient le temps de faire leur promotion-pub ?

Voici quelques fait au sujet de ce segment de plus en plus important:

– Ils ont besoin de se sentir branchés malgré leur âge, cela les fait sentir jeunes.

– Ils ont beaucoup de temps (les enfants sont partis)

– Ils ont nettement plus de moyens financiers (retraite – héritages…)

– Ils préfèrent dépenser en style de vie qu’en biens

– Ils haissent être pris dans le traffic (ma mère va très souvent au cinéma le matin, il y a rarement des spectacles l’après-midi et de toute façon c’est l’enfer pour eux de rentrer à la maison à 17h).

– Ils adorent chouchouter leurs petits-enfants (pourquoi pas un forfait 1 ou 2 enfants + 1 grand-parent ? )

– Ils sont très nombreux (moyenne occidentale de 1 personne sur 4 )

– Ils sont très éduqués, ont voyagé et ont des goûts artistiques développés

– Ils fréquentent internet assidument pour s’informer 

Que faites-vous pour fidéliser cette clientèle à part un prix senior (ma mère déteste ce terme) ?

Le blog de mon ami Martin Goyette sur les boomers peut vous aider les comprendre et à mieux répondre à leurs besoins   

 

Vos communications sont-elles alléchantes?

J’ai pris le temps de traduire les recommandations de Andrew MacIntyre que j’ai trouvé sur le site de Fuel4Arts.

Ces règles ont été élaborées par Lateral Thinkers suite à une étude avec 40 ‘focus groups’. Leur succès a été constaté dans des brochures, dépliants, publi-postage et pages web de petites et grandes organisations des arts visuels et du spectacle vivant.

NE FAITES PAS:

1) Ne jamais présumer que le lecteur est déjà au courant. Quand vous dites par exemple: « à la suite du succès de La Republica…», ils lisent «si vous n’étiez pas là, ce n’est pas pour vous».

2) N’utilisez pas de jargon. Quand vous dites ‘Le concert pour piano de Mozart No 25 en sol, k503», ils se disent ‘ça ressemble à quoi ?’.

3) Ne vendez pas – annoncez. Trop d’adjectifs et de superlatifs vous font paraître comme un vendeur désespéré ou donne l’impression de la fin d’un rabais ou d’une vente.

4) Ne pas utiliser trop d’exclamations. Elles cachent une gêne.

5) N’utilisez pas seulement des bribes de critiques. Elles doivent être assez longues et minimiser les points de suspension…entre les phrases.

6) Ne pas donner le synopsis. Racontez plutôt ce que ça va être.

7) N’utilisez pas tous les lettrages disponibles. Décidez du vôtre et n’utilisez que celui-là. Sinon, cela n’attirera pas leur attention et leur donnera mal à la tête.

8) N’énumérez pas juste les points forts. Cela peut être le plus vieux théâtre encore en activité de la ville mais c’est l’unique atmosphère historique qui en constitue l’intérêt.

9) N’utilisez pas de N.B. C’est banal et faux.

10) Ne criez pas. Interrompre le flot de votre lettre avec un extrait de presse criard est comme crier à quelqu’un au milieu d’une conversation.

 FAVORISEZ :

1) Soyez personnel. Faites en sorte que ce soit une lettre personnelle pour eux. Les gens achètent des gens.

2) Engagez la conversation. Soyez informel et écrivez des phrases courtes.

3) Citez le ‘fanatique’ Chaque spectacle a un metteur en scène, un comédien ou artiste qui y croit. Ce qui les inspire, inspirera le public.

4) Soyez évocateur. Dites-leur comment ils ressentiront l’œuvre. Utilisez des notes du script ou quelque chose qui leur donnera une véritable idée et un sentiment du travail. C’est de l’art, soyez créatifs !

5) Assumez-le. La plupart des acheteurs de billets ne supportent pas le risque. Mettez l’accent sur des noms familiers, la réputation et les critiques. Utilisez des citations du public – ‘les gens comme moi’ se retrouvent.

6) Nivelez vers le haut. Ils sont aussi intelligents que vous, ils sont juste moins informés que vous.

7) Révélez un peu de la magie. Donnez-leur une idée de l’ambiance des coulisses, une description des costumes et des répétitions ou la façon dont les artistes travaillent.

8) Utilisez des références culturelles populaires. Quand un obscur groupe de jazz est décrit comme ‘un mélange de tango sur du Fred Astaire dansant dans ses films’, les gens voient tout de suite le portrait.

9) Dites-leur ou le bus No 122 s’arrête ainsi que tous les autres détails possibles.

10) Proposez-leur toute la soirée pas juste le spectacle. Parlez des petits restos autour du théâtre, des bars à vin sympatiques, où c’est facile de stationner

Un « test drive » du spectacle !

Je me suis trouvé un nouveau ‘marketing guru’, l’anglais Andrew MacIntyre de Lateral Thinkers, une agence londonienne spécialisée dans le marketing des arts de la scène. Dans une conférence qu’il a donné en Australie l’an dernier, il pointe du doigt sur le fait que les théâtres et les organisations, orientent trop leur tir de communication vers les spectateurs qu’ils ont déjà plutôt que d’aller en chercher de nouveaux. Selon lui, un investissement peu coûteux et très efficace est d’inviter les spectacteurs potentiels à faire un essai-test du style ‘test drive’ d’une auto. Beaucoup de gens pensent fréquenter les arts de la scène mais pour de multiples raisons, principalement due à une inquiétude qu’ils vont peut-être s’ennuyer. La solution selon McIntyre est des les inviter pour un essai gratuit d’une soirée, pour la même raison que l’on essaie une voiture ou des chaussures avant de les acheter. Lors de ce type d’activité, 90% des gens ont accepté l’invitation et sont revenus. Le Royal Liverpool Philarmonic Orchestra a augmenté de 44% ses abonnements de saison. Les clés du succès sont:

 1)Les inviter à un spectacle accessible et non une oeuvre difficile. Faire un choix de 2 spectacles idéalement. Les contacter 3 à 5 semaines avant l’événement. Mettre une date limite à l’offre. Faire un bon suivi par courriel et téléphone.

b) Fournir tout ce qu’il faut pour que l’information soit facile. Emplacement, stationnement, ou manger, pourquoi il faut éteindre son téléphone avant etc…

c) Leur donner les meilleures places, pas au dernier balcon

c) Faire un sondage après à la sortie pour savoir ce qui leur a plu et  pas plu

d) Et très important, faire un suivi et leur offrir un réduction sur l’abonnement pour la 1iere année 

Voici quelques petits trucs:

Be time-savvy: drop non-responsive participants after two attempts to engage them, get test drivers to update their contact details before mailouts and use e-tools to increase efficiency.

• Be flexible: it’s important to reduce barriers (e.g. no booking fees, a choice of shows and dates).

• Market your scheme to sectors that you don’t already market to because you are much more likely to reach non-attenders.

• Don’t overload people with information: keep it simple, succinct and user-friendly.

• Don’t give away seats you can sell.

• Get buy-in from the whole organisation by talking to them about Test Drive the Arts, asking them for their support and knowledge, and sharing your findings with them.

• Be patient: make a long-term commitment to using the scheme in your marketing mix and don’t expect to see immediate returns. It could take between three to five years before you get the results you’re really looking for.

• Use phone calls as a way to communicate: it provides a personal touch and helps you learn more about your Test Drive audience.

• Factor Test Drive the Arts into the year’s artistic programme so you can offer test drivers appropriate and appealing events at each stage.

• Build a steady, modest scheme that’s manageable. But keep doing it, and keep refining and looking at ways to improve it.

• Remember that the bigger your initial group, the better the overall results. It’s like sifting sand for a few nuggets of gold. Once fixed costs are taken into .

Les stratégies de développement de public sont nombreuse mais celle-çi, j’admet qu’elle est très créative et surtout pro-active. Elle demande un investissement en temps et un peu d’argent mais ça rapporte. Il faut arrêter de se fier au techniques de mise en marché traditionnelles pour augmenter sa clientèle. Les pubs dans les journaux, la tournée de promotion habituelle, l’envoi de programme par la poste ne rejoignent que ceux qui sont captifs et ne convainc pas de nouveaux spectateurs. Pensez à tout l’argent qui est perdu à cause de sièges vides.